Séquence pédagogique

Naissance de la IIIe République : les bataillons scolaires

le par - modifié le 29/08/2022
le par - modifié le 29/08/2022

RetroNews et Clionautes se sont associés pour proposer des séquences pédagogiques sur les sujets du programme d'Histoire. L'objectif principal de cette séance est de préparer les élèves de Première à l'épreuve commune d'histoire-géographie en étudiant la naissance, la contestation et la consolidation du sentiment républicain dans les premières années de la IIIe République, notamment à travers l'exemple des bataillons scolaires.


Niveau Première | Thème 3 - La Troisième République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial | Chapitre 1 - La mise en oeuvre du projet républicain

SÉQUENCE PÉDAGOGIQUE CLÉ EN MAIN

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Présentation de l'épreuve commune d'histoire-géographie

Mise en contexte :

Dans le cadre d’un entraînement aux épreuves communes d’histoire-géographie en première, cette proposition est un entraînement à l’analyse de document. 

D’après la note de service n° 2019-050 du 18-4-2019, « Les épreuves communes de contrôle continu ont pour objectif d’évaluer l’aptitude du candidat à : - mobiliser, au service d’une réflexion historique et géographique, des connaissances fondamentales pour la compréhension du monde et la formation civique et culturelle du citoyen ; - rédiger des réponses construites et argumentées, montrant une maîtrise correcte de la langue ; - exploiter, organiser et confronter des informations ; - analyser un document de source et de nature diverses ; - comprendre, interpréter et pratiquer différents langages graphiques.  Dans la voie générale, chaque épreuve commune de contrôle continu d’histoire-géographie se compose de deux parties.  

La première consiste en une question problématisée ; la seconde est soit une analyse de document(s), soit la réalisation d’une production graphique. L’analyse de document(s) est accompagnée d’une consigne suggérant une problématique et des éléments de construction de l’analyse. Le ou les document(s), en histoire comme en géographie, comporte(nt) un titre et, si nécessaire, un nombre limité de notes explicatives. ».

Mise en œuvre pédagogique : 

Cet exercice s’insère dans le cadre du chapitre 1 du thème 3 intitulé « La mise en œuvre du projet républicain ». Ce chapitre vise à montrer la manière dont le régime républicain se met en place et s’enracine ainsi que les oppositions qu’il rencontre.

Cette analyse requiert donc de répondre au sujet en respectant la méthodologie dédiée à cet exercice. La durée prévue est d’une heure. L’utilisation des traces écrites peut être en option.

Concernant la correction proposée, celle-ci met en avant l’explication de de citations prises du document analysé et expliquées par les connaissances issues du cours. La méthode proposée se compose d’une introduction, d’un plan en deux parties et d’une conclusion. Dans l’introduction, la présentation du document est demandée, ainsi que le contexte historique dans lequel s’insère ce document. Le rappel du sujet sous la forme d’une question où une problématique est exigée. Pour le développement, chaque partie comprend deux ou trois citations prélevées selon les règles et expliquées. La conclusion répond au sujet proposé.

Entraînement aux épreuves communes d’histoire-géographie

Problématique de l’exercice : 

En analysant le document 1 et 2, vous montrerez comment celui-ci évoque l'adhésion des Français au projet républicain à la fin du XIXe siècle. Vous aborderez la question des symboles et de la construction du citoyen tout en portant un regard critique.

Document 2. Défilé des bataillons scolaires du 15 juillet 1885, Le Petit Journal, 16 juillet 1885, page 1

« De tous les sentiments profonds qui peuvent faire vibrer le cœur d'un peuple, le plus respectable, celui devant lequel tout doit s'effacer, est le patriotisme.

C'est dès l'enfance qu'il faut développer ce sentiment, le fortifier par tous les moyens, en centupler la force par tous les encouragements.

Aussi, en voyant défiler hier matin les dix mille petits soldats qui constituent l'effectif des bataillons scolaires, un admirable élan d'espérance a couru dans la foule, amassée sur la place de la République. Espérance sublime, car elle ouvre l'horizon du plus radieux avenir de grandeur et de gloire pour la France.

Ces réflexions, chacun des faisait en lui-même et les échangeait avec ses voisins, tandis que les vingt-quatre bataillons scolaires arrivaient un à un et venaient prendre rang et se masser sur l'avenue de la République, sur les boulevards Voltaire, du temple, des Filles-Du-Calvaire et jusque sur le boulevard Beaumarchais.

L'organisation, étudiée avec un soin attentif, donne les meilleurs résultats, chaque bataillon prend la place qui lui est assignée dans le défilé.

En tête, les tambours, les clairons et les fifres, sous la conduite d'un instructeur. Derrière, le bataillon au grand complet, avec ses compagnies alignées, recevant les dernières instructions du commandant, des officiers, et les admonestations faites sur un ton bref par les sous-officiers en miniature.

Toute cette petite troupe est là, correcte,dans son attitude, irréprochable dans sa tenue, l'arme au pied, le sac au dos, prête pour le défilé qui est la grande affaire pour laquelle on se prépare depuis longtemps, et tous ces petits cœurs battent un peu, car enfin c'est une revue, et il faut être digne de l'honneur national; et là-bas aussi, dans la foule, beaucoup de cœurs battent dans les poitrines des parents, et des larmes d'orgueil humectent bien des paupières attendries.

[...] Et ils ont raison d'être fiers, nos petits soldats; ce qu'ils font aujourd'hui, c'est la grandeur de la France qui en bénéficiera, et ce juste orgueil qui gonfle ces petites poitrines sera la source du dévouement, de l'esprit de discipline, du courage, du sentiment patriotique et national.

L'enthousiasme est à son comble lorsque le drapeau des bataillons scolaires, confié au bataillon de l'école Lavoisier, passe en s'inclinant devant l'estrade d'honneur. Les applaudissements éclatent de toutes parts et de cette foule que secoue un frisson patriotique, s'élève ce cri répété par les échos et que ne couvrent ni les éclats des clairons ni les roulements des tambours : Vivent les bataillons scolaires, vive la France !

A neuf heures trois quarts la dernière compagnie s'engage-sur le boulevard Saint-Martin, et là-bas, sur la ligne ondulante des bérets bleus à pompons rouges, dans l'enchevêtrement de cette-forêt de petits, fusils, les hurras de la foule accompagnent les petits soldats qui rompent la colonne à l'intersection des boulevards, et regagnent leurs écoles respectives.

La revue des bataillons scolaires a eu cette année un éclat tout à fait remarquable, d'abord parce que le cadre se prêtait mieux au défilé quasi-triomphal des dix mille jeunes citoyens, mais surtout parce que leur instruction militaire, encore incomplète en 1884, est arrivée aujourd'hui au plus haut degré de perfection.

Il faut noter d'une façon spéciale les tambours, les clairons et les fifres qui ont fait l'admiration de tous par la netteté, la précision et la force de leur jeu.

On peut dire, en résumé, que la matinée d'hier laisse un inoubliable souvenir qui vibrera longtemps dans tous les cœurs français, soucieux de la grandeur nationale. Elle nous permet de dire hautement : « France, tu peux être fière de tes enfants ; ils grandissent et se fortifient pour ta gloire; tu peux sans crainte leur confier ton drapeau. »

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