1941, l’horreur dans le texte : « Comment reconnaître les Juifs ? »
Dans un climat d’antisémitisme forcené, un scientifique raciste expose dans Le Matin son petit précis d’identification du « type racial judaïque » en vue d’encourager à la délation. Quinze jours plus tard, une grande rafle a lieu dans Paris et le camp de Drancy ouvre ses portes.
A l’été 1941, l’ensemble de la presse française « autorisée » est soumise aux politiques de l’occupant nazi. En découle un collaborationnisme farouche et univoque qui se retrouve chaque jour à la Une, sous des formes plus ou moins infâmes. Ainsi, on lit en première page du quotidien autrefois de centre-droit Le Matin une chronique à vocation « scientifique » de la part d’un médecin-explorateur-devenu-ethnologue franco-suisse, Georges Montandon.
En quelque 500 mots, ce théoricien d’un racisme académique fait la description d’un « type racial judaïque », fatras aberrant de clichés physiques alors en cours dans les cercles antisémites. Sous ses atours savants, le texte vise surtout à encourager le lectorat à la dénonciation. Le camp de Drancy, réquisitionné par l’armée allemande, s’apprête en effet à ouvrir ses portes. Pro-hitlérien, contributeur zélé de l’exposition « Le Juif et la France » et petite célébrité du Paris occupé, Montandon deviendra en 1943 directeur de l’Institut d’études des questions juives. Il sera abattu chez lui un an plus tard par un groupe de résistants.
–
Comment reconnaît-on le juif ?
C'est une question qu'on entend fréquemment poser, et bien des personnes se montrent sceptiques quant à l'existence réelle d'un type racial judaïque.
Elles sont sceptiques pour deux raisons.
Premièrement, parce qu'il existe de nombreux juifs qui le sont généalogiquement, mais qui descendent de sujets englobés secondairement dans l'ethnie juive (le phénomène a été très fréquent en Europe orientale).
En second lieu, parce que les juifs ont toujours eu intérêt à cacher et nier leur type racial afin d'œuvrer d'autant plus facilement inaperçus. En sus de ces deux raisons, prétextes à ne pas reconnaître le type racial judaïque, ce dernier est certainement moins tranché par rapport au Blanc européen que ne le sont les Noirs ou les Jaunes. Il n'en est pas moins très réel, reposant sur les deux principes suivants :
a) un très ancien métissage d'une souche europoïde avec des Négroïdes et des Flavoïdes ou Mongoloïdes (Jaunes) ;
b) une autodomestication comparable à celle que l'on constate chez les animaux domestiques (ces phénomènes de même ordre se produisent chez de nombreux autres groupements humains), phénomènes comportant une influence superficielle sur les parties molles du visage, sur la mimique et sur l'allure.
Si les caractères de ce masque, de cette mimique, de cette allure, ne sont pas régulièrement au complet chez le juif, plusieurs ou du moins quelques-uns d'entre eux sont presque toujours manifestes. L'ensemble donne le tableau suivant, dans ses grandes lignes, du reste en somme fort connues. Le nez est convexe. La lèvre inférieure est forte et souvent proéminente. Les yeux, humides, sont à fleur de tête. La chevelure est frisée. L'oreille est grande et décollée. La mimique faciale est très vive. Le geste manque de maîtrise. Le tonus musculaire est déficient. L'allure est négligée. La démarche, en battoirs, est la résultante de cette allure et de pieds très souvent plats.
On constate dans les communautés juives la fréquence ou la rareté de certaines maladies. Par rapport aux autres communautés, les maladies particulièrement fréquentes sont le diabète et les affections nerveuses. Parmi ces dernières, on mentionnera comme affection bénigne la neurasthénie (on a même dit que tout juif était neurasthénique), et comme forme d'aliénation mentale, la schizophrénie (c'est-à-dire la rupture du conscient d'avec la réalité). Des affections rares chez les juifs sont par contre l'éthylisme (alcoolisme) et l'épilepsie.
Au point de vue des groupes sanguins, le sang dit B, qui est le sang proprement asiatique, est celui de 5% des individus dans les groupes européens nordiques (blonds), de 10% des Français, et de 20% des communautés juives.
Cet ensemble de caractères est plus que suffisant pour la caractérisation d'un type racial judaïque. Ajoutons que, dans la majorité des cas, le simple effet sur la rétine suffit à l'homme de la rue pour établir sa certitude.
Quant aux traits psychologiques qui flanquent le type racial, c'est un autre chapitre de l'ethnisme juif, qu'ont disséqué des historiens et sociologues comme Capefigue et Drumont, ou qu'ont chanté des poètes comme Céline.
Et c'était aussi un trait juif de tenter, « par la bande », de fermer la bouche à un adversaire en le faisant dénationaliser – comme si le Jura n'était pas plus près de la France que Jérusalem !