Au début du XIXe siècle, à un moment où la presse s’impose comme un incontournable du mode de vie des Français aisés, l’opéra constitue l’art « consommable » par excellence. Sous la Restauration puis la Monarchie de Juillet, les colonnes accueillent ainsi les critiques de l’immense majorité des concerts organisés à Paris en tant que nouveauté « pop », tandis que les lecteurs se prennent de passion pour des noms tels que Rossini, Marschner ou Bellini. Cette amour français pour l’opéra perdurera jusqu’au XXe , et les critiques rivaliseront de dithyrambes comme d’attaques envers ses créateurs, provoquant quelquefois des couacs de moyenne intensité parmi les amateurs de musique – comme de ragots.
Nous nous attardons aujourd’hui sur les façons dont les rédacteurs ont couvert la représentation de plusieurs grands classiques de l’opéra européen de Bizet à Verdi en passant par Massenet, monuments inaltérables de la culture avec un grand C qui furent aussi, autrefois, de simples nouveautés.