Plus de 6200 numéros de journaux résistants, tels que L’Aurore, le Combat ou encore L’Humanité, sont ainsi en ligne dans RetroNews et peuvent être consultés en sélectionnant « Presse de résistance » au niveau du filtre « Type de presse ».
Les collaborationnistes
Ces journaux clandestins ne tiennent pas uniquement des listes de victimes mais aussi de leurs bourreaux… En effet, les journaux de la Résistance publient parfois des « listes noires » de collaborationnistes afin de les livrer à la vindicte populaire, à l’image du Combat du 25 septembre 1943 :
« LA GESTAPO ET LES SIENS
[…]
Nous avertissons aujourd’hui M. THOUMARS, Préfet de Saône-et-Loire, M. SOULIER, secrétaire-général de la Préfecture de l’Ain ainsi que le nouveau Préfet du Jura que nous les tenons à l’œil ; mais pour ROBERT, inspecteur de police aux renseignements généraux de Vichy, véritable tortionnaire ; pour le colonel THEZE, du Vésinet (S. et O.), agent de la Gestapo sous couvert d’affaires syro-libanaises ; pour GENTON, droguiste à Annemasse, chef d’équipe de la Milice ; DURAND, commissaire municipal d’Annemasse […] pour les inspecteurs MONNIER, MOINE, GUILLEMIN et MARTIN, coupables d’avoir torturé des jeunes gens […] pour le nommé GERBELOT, menuisier à Chindrieux (Savoie), ayant dénoncé 19 réfractaires au S. T. O. … Pour tous ces misérables, il est trop tard. »
Par ailleurs, au lendemain de la Libération, la population prend sa revanche contre ses anciens tortionnaires. Une vague d’arrestations déferle sur la France et touche tous les secteurs : la police, l’administration, la presse, l’industrie, etc. C’est « l’épuration » dont les journaux relaient à l’envi chaque épisode pendant plusieurs années à travers des articles titrés « Les dernières arrestations », « L’épuration continue » ou encore « L’épuration se poursuit ». Les noms, professions et exactions des anciens « kollaborateurs » et agents de la Gestapo y sont soigneusement consignés comme le révèle cet article du 15 septembre 1944 de L’Humanité.