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« L’adolescence », en tant que période de passage entre l’enfance et l’âge adulte, est un concept relativement récent dans l’histoire. Les sociétés préhistoriques ne la connaissent pas certes, mais il en va de même pour les sociétés pourtant très évoluées de la Grèce antique, de l’Empire romain ou de la France du Moyen Âge et des Temps modernes.
Les historiens s’accordent à dire que l’adolescence fait son apparition au XIXe, « siècle de la presse », lorsque le mot apparaît dans le vocabulaire des sociétés occidentales afin de désigner ces jeunes collégiens poursuivant leurs études en étant financièrement dépendants de leur parentèle. Peu à peu, et notamment via la littérature puis le cinéma, ce moment de changement physique et mental marqué par la puberté deviendra un terme générique englobant divers sentiments tels que le doute, la douleur, l’insouciance ou la colère.
RetroNews vous propose de lire les nombreux aspects de ces nouveaux personnages, « l’adolescent » et « l’adolescente », au travers de ce qu’en a dit la presse depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe.
Après la fin de la Terreur en 1794, les rues se remplissent d'« incroyables » et de « merveilleuses », de jeunes Français royalistes qui s'adonnent aux plaisirs, adoptent un style vestimentaire outrancier et s'amusent à rosser les Jacobins.
Au XIXe siècle, la prison de la Petite Roquette, située en plein cœur de Paris, est l'une des prisons pour enfants les plus redoutées de France. Nombreuses sont les voix qui s'élèvent pour dénoncer le cruel traitement qui leur est infligé.
Imaginés en 1876, les deux chenapans Tom Sawyer et Huckleberry Finn comptent parmi les personnages les plus aimés de la littérature pour la jeunesse. Leur créateur Mark Twain fut acclamé en France de son vivant comme un auteur à l'esprit et à l'humour typiquement « américain ».
En 1903, l’affaire Jacques d’Adelswärd-Fersen provoque la révulsion de l’opinion française. En cause, des « bacchanales » entre jeunes hommes organisées dans les appartements de deux fils de bonne famille.
À la Belle Époque, de nombreux journaux alertent sur l'augmentation du nombre de crimes commis par des mineurs. Mais le phénomène est-il réel ? La question devient l'objet d'une intense bataille médiatique et politique.
En 1902, le procès de deux souteneurs passionne l’opinion. Manda et Leca sont accusés d’avoir déclenché une guerre pour la possession de Casque d’Or, la prostituée la plus célèbre du Paris des Apaches.
Inspiré du concept rousseauiste évoquant un âge d’or où la propriété privée n’existait pas, la pièce de théâtre devenue roman Peter Pan met en scène, via son héros, une vision très avant-gardiste de l’adolescent rebelle.
En 1928, un scout de quinze ans nommé Palle Huld se lance dans un tour du monde. Son objectif : aller plus vite que le héros de Verne, Phileas Fogg, et relever le défi en 45 jours. L'année suivante, un autre personnage, aventurier et adolescent, voit le jour : Tintin.
Pour le maréchal Pétain, le « relèvement » de la France vaincue ne peut se faire sans l’action de la jeunesse. En ce sens, divers services civiques sont mis en place afin « d’encadrer » celle-ci, leur transmettant sans fard l’idéologie du régime de Vichy.
Le 13 juin 1944, dans les environs de Lyon, dix-huit résistants détenus à la prison Montluc sont fusillés par l’armée allemande. Parmi les résistants se trouvent de nombreux jeunes qui se sont rebellés face à l’Occupation et à la politique autoritaire de Vichy.
Dans son dernier ouvrage, l'historienne Véronique Blanchard donne à entendre les voix d'adolescentes que la société d'après-guerre considère comme « déviantes » et se penche sur les réponses apportées à leurs aspirations d'émancipation.
