Support de « publicité » par excellence, le journal s’est fait, depuis ses débuts en France au XVIIe siècle, une spécialité de mettre au courant ses lectrices et lecteurs de « toute actualité ». Il n’est pas surprenant dès lors que l’historienne Claire-Lise Gaillard situe l’apparition de la petite annonce sentimentale moderne dès la fin du XVIIIe siècle, tandis que sa grande sœur, la célèbre annonce commerciale, « la pub », ne verra le jour qu’aux alentours de 1830, soit quelque cinquante années plus tard.
Nous consacrons donc notre cycle d’articles de ce mois-ci à ces innombrables « annonces », vaste domaine parallèle de l’histoire de la presse, moins noble que ses cousins colonnes, articles, feuilletons ou chroniques, petits entrefilets relégués aux pages de fin où le papier se fait le promoteur de potentielles aventures amoureuses extraconjugales, d’avis de décès jetés là à la hâte, de messages à l’attention d’improbables destinataires ou d’invraisemblables monts et merveilles à portée de tous les budgets.